Ces mots
Gros coup de déprime cette nuit, j’me sens l’âme d’un suicidé…
Je tape tout doucement ses lettres sur ce clavier et mon écran les retranscrit à une vitesse de tortue, de torture devrais-je dire. Mon 300 mhz serait-il en surchauffe ? Ce micro percevrait-il mes états d’âmes au point de me le signaler, comme ça ? Je me sens mal et la solitude n’arrange rien. Tout d’un coup : cette envie de tout laisser tomber, de tout plaquer, de tout abandonner, de tout refuser, de tout enfermer, de tout casser. Ne plus aimer aussi, ça fait trop mal… Qui, ou quoi que ce soit ! Ces images, toutes ces séquences que je n’arrive pas à retranscrire ailleurs que dans les mots… Les mots, cette substance en voie d’extinction mondiale. Remplacés par cet audio-visuel si rapide, si futile, si flamboyant, si impersonnel et pourtant si influent. Les mots, cette matière si malléable, si souple, si facile d’accès. Cette force de l’ombre qui rejaillit sur le NET et qui pourtant n’attire personne, n’intéresse personne, n’aveugle personne !
Les mots, ces lettres qui peuvent guérir tant de maux,
Face à ces images qui sonnent tellement faux.
Ses mots qui me rendent un peu plus idiot,
Ne font que trahir ce berceau au milieu des tombeaux.
à quiconque. Olive, le 24 fév. 1999